dimanche 2 décembre 2007

Anna Wintour, ennemi modeux n°1?

Dimanche dernier, la chaîne italienne Rai Tre diffusait le magazine d'investigation Report, dont le sujet portait sur le monde de la mode et plus précisément sur le Made in Italy, "Schiavi del lusso" (Esclaves du luxe). Anna Wintour (ci-dessus buste de Karen Caldicott) y apparait dans sa notoire gentillesse et simplicité. En effet, on y voit une Wintour qui exige aux créateurs italiens de réduire la Milano Fashion Week à 4 jours au lieu de 7. La Wintour s'excuse avec le dollar. Le lendemain de son départ pour la fashion week de Paris, elle a envoyé aux stylistes et créateurs italiens un lettre de remerciement pour avoir pu ecourté la fashion week milanaise : "Nous tous du Vogue US, vous sommes grès pour le calendrier de cette semaine. Nous avons pu réduire au minimum notre séjour à Milan et cela est particulièrement utile en vertu de la faiblesse du dollar par rapport à l'euro. Nous espérons que le calendrier milanais puisse rester ainsi pour le futur. Nous vous remercions. Salutations distinguées, Anna Wintour". J'ai beaucoup de mal avec cette excuse. Pour Milan, cette situation est dramatique, une fashion week réduite c'est moins de temps pour les défilés, donc pour les achats, et pour l'économie de la ville (hôtels, restaurants, ...). Milan et l'Italie auraient-ils perdu de leur faste et de leur éternel sens inné de l'élégance? Il est vrai que les jeunes qui percent aujourd'hui viennent plutôt de Londres ou Anvers, mais l'Italie reste l'autre pays de la mode, où la qualité est primordiale, le patrimoine industriel textile incroyable et l'amour des jolies choses unique.
L'emission égratigne aussi le monde de la presse et l'omni-puissance du groupe Condé Nast, je vous passe les critiques envers Franca Sozzani du Vogue Italia, les caméras cachées dans les usines toscanes qui produisent des sacs D&G, Fendi ou encore Prada, qui viennent directement de Chine, et sur lesquels il ne manque que les finitions (je parle bien évidemment des collection premiers prix en tissus, dont la collection Nylon de Prada, prix prod 28€, vérifié en boutique par la journaliste, 440€, rien d'anormal pour du nylon et du Prada). Au final, une redac chef va même jusqu'à parler de "pub occulte" (toujours en caméra cachée), et à dire "Quel journaliste de mode fait vraiment du journalisme aujourd'hui?". L'émission était vraiment très intéressante et surtout sans langue de bois. Si tout cela est un fait accompli en France, en Italie, apparrement ils ont encore du mal à accepter qu'ils ne font plus légion dans le monde de la mode et que le "made in" intéresse de moins en moins de clients. Un mal pour le Made in Italy.

3 commentaires:

Café Mode a dit…

Je n'arrête pas d'entendre parler de ce docu mais je n'arrive pas à le voir, quel dommage ! Merci de nous avoir tenu au courant en tout cas.

Café Mode a dit…

je voulais dire avec les sous-titres (anglais ou français)...

estelle a dit…

@café mode: seule la version italienne est dispo sur le site, sorry, en même temps le reportage étant très recent, peut-être sera-t-il diffusé sur des chaines non italiennes, mais je doute.